L’association est de plus en plus sollicitée par les collectivités pour répondre aux enjeux des territoires. © DR
“L’année 2020 a été particulière pour chacun et chacune d’entre nous, et AgribioVar a su s’adapter pour être présent auprès des producteurs. Nous avons pu maintenir un certain nombre de formations, nous avons aussi renforcé nos liens avec les communes et les intercommunalités que nous accompagnons sur le terrain, pour le développement de l’agriculture biologique sur leur territoire”, résume Blandine Arcusa, présidente de l’association des producteurs bio du Var.
En interne, l’année 2020 a été marquée par le départ de la directrice d’AgribioVar, Sophie Dragon Darmuzey, vers de nouvelles aventures professionnelles. “Son dynamisme, ses connaissances techniques, son approche sereine, sa présence auprès de ses collègues et son écoute des porteurs de projet ont réellement permis le développement de notre association, et sa reconnaissance auprès des institutions locales”, salue Blandine Arcusa. C’est Fanny Prache, déjà chargée de communication de l’association, qui en assure désormais la direction. L’équipe s’est par ailleurs enrichie d’une animatrice toutes filières, Marion Robert qui travaille aux côtés de Marie Rabassa, conseillère en maraîchage biologique, et de Clémentine Raybaud, nouvelle animatrice en restauration hors domicile et commercialisation, qui remplace Joseph Randriamananandro, parti rejoindre le réseau régional des Agribio de Provence. Baptiste Hardouin vient enfin en renfort sur le volet communication, dans le cadre d’un service civique.
C’est donc une équipe renouvelée qui s’attelle à mener de front les nombreux projets et missions d’AgribioVar, à commencer par l’accompagnement à la conversion et l’installation. Le mouvement reste dynamique et a concerné 19 agriculteurs et 17 porteurs de projet en 2020. Malgré les restrictions liées à la crise sanitaire, AgribioVar a également pu maintenir 11 formations – pour 90 producteurs et futurs installés – et trois journées d’échanges techniques, qui ont rassemblé une trentaine de participants autour des thématiques de l’arboriculture biologique, de l’irrigation économe en eau, et des planches permanentes en maraîchage.
Des projets collectifs novateurs
L’association accompagne par ailleurs plusieurs projets collectifs. Depuis l’an dernier, elle met notamment son expertise au service du dispositif expérimental de Paiements pour services environnementaux (PSE), porté par le Parc naturel régional de la Sainte-Baume. AgribioVar participe également au projet régional Agr’Air de coopération entre agriculteurs et centres équestres, pour limiter les pollutions atmosphériques dues au stockage de fumier dans de mauvaises conditions. Le projet doit aboutir, courant 2021, à la création d’une Cuma pilote de matériels dédiée au compostage du fumier.
2012 verra naître un nouveau projet : DiversiGo. Portée par le Groupe de recherche en agriculture biologique, avec le réseau de semences paysannes Edulis, la démarche vise à valoriser du matériel végétal adapté aux conditions climatiques de Paca. Elle s’appuie sur des expérimentations participatives de matériel végétal et sur l’échange de semences, qui permettront de travailler à la fois sur diverses variétés au potentiel intéressant.
Des territoires en demande
De plus en plus de collectivités font également appel à l’association pour l’appui à l’émergence des Projets alimentaires de territoire (Pat), l’accompagnement à l’installation, et l’approvisionnement en produits bio et locaux de la restauration collective. Le travail mené dans ce cadre – avec la communauté d’agglomération Dracénie Provence Verdon et l’Adear 83 – a notamment donné lieu, l’année passée, à l’installation d’un maraîcher sur un terrain communal des Arcs-sur-Argens. Des projets similaires sont en cours sur Le Beausset, Ramatuelle et Le Cannet-des-Maures. En Provence Verte, l’équipe d’AgribioVar est mobilisée sur le Pat et assure l’animation du défi ‘Foyers à alimentation positive en Provence Verte’. L’initiative, menée en lien avec trois centres sociaux, permet d’accompagner 90 foyers vers une consommation accrue de productions bio locales, sans augmenter leur budget. Une première expérience doit s’achever, cette année, avec une visite de ferme et des ateliers de cuisine. D’autres défis sont d’ores et déjà programmés pour les trois années à venir.
La restauration hors domicile est une autre préoccupation forte des communes, qui sont de plus en plus nombreuses à solliciter AgribioVar. L’association en a accompagné 12 en 2020, tant sur le fonctionnement que sur la rédaction des marchés publics et la planification des approvisionnements, et continue, en parallèle, d’œuvrer au développement de la SCIC de producteurs Agribio Provence.
Porter les valeurs de l’agriculture biologique
Et pour valoriser au mieux ses nombreuses actions, en même temps que l’agriculture biologique, AgribioVar travaille actuellement à la modernisation de ses supports de communication. D’ores et déjà, une campagne vidéo intitulée ‘Rencontre producteurs’ est lancée : elle permet de découvrir régulièrement un agriculteur ou une agricultrice, adhérent(e) de l’association et ambassadeur des valeurs du bio à taille humaine.
Une agriculture bio, pour laquelle la multiplication des labels environnementaux pose question, avec de plus en plus d’insistance. “On a vu surgir ce nouveau label HVE, pour Haute valeur environnementale, et il a été le sujet de nombreuses discussions. Faut-il se faire certifier, alors qu’on le retrouve aujourd’hui dans la loi Égalim et qu’il ouvre droit à un crédit ? Alors qu’il permet aux plus grosses exploitations d’accéder au plus haut niveau de certification sans changer de pratiques, dans la mesure où plus le chiffre d’affaires est élevé, plus on a le droit d’utiliser d’intrants ? Alors que le développement de l’agriculture biologique permettrait de promouvoir les alternatives aux pesticides et aux engrais de synthèse, pourquoi mettre plus de moyens sur la façon de bien utiliser ces produits, plutôt que sur les alternatives ?”, interroge la présidente d’AgribioVar. “Ce label existe parce que les consommateurs recherchent de plus en plus une alimentation de qualité, qui soit produite en respectant l’environnement, et que la réponse du Grenelle de l’environnement a été la HVE pour tirer les conventionnels vers l’agroécologie. Nous, nous avons le label bio européen. Malheureusement, il a tendance à s’assouplir et à s’orienter vers l’agriculture bio intensive. Certes, il faut du bio pour tous, mais un bio plus humain, plus éthique, plus équitable, plus paysan”, plaide Blandine Arcusa.
Gabrielle Lantes
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