Sébastien Perrin, secrétaire général de la Chambre d’agriculture du Var, et Guillaume Decard, vice-président de la Société du canal de Provence, lors de la signature de la convention organisée à l’occasion de la Foire de Brignoles. © G. Lantes
Réunis à l’occasion de la Foire de Brignoles autour d’une table ronde consacrée aux aménagements hydrauliques structurants, représentants de la profession agricole, élus locaux et responsables de la Société du canal de Provence (SCP) soulignaient la multiplicité des enjeux liés aux projet de déploiement du réseau hydraulique dans le Var.
Pour Guillaume Decard, conseiller départemental et vice-président du Canal de Provence, trois sujets majeurs entrent en compte. “Bien sûr, il y a l’irrigation agricole qu’il faut déployer à l’échelle de l’ensemble du département?; il y a aussi l’acheminement de l’eau potable, qui doit être pris au sérieux pour répondre aux besoins des collectivités et des populations?; et il y a enfin l’eau de loisir, un point essentiel dans le premier département touristique de France, qui doit absolument entrer dans nos politiques”, développe l’élu varois. Et, pour la SCP, il est aujourd’hui essentiel que les projets en cours et à venir répondent à la demande des différents usages, tout en préservant la ressource souterraine, réserve stratégique fragilisée par les effets observés du changement climatique.
La profession agricole est évidemment pleinement mobilisée sur le sujet. Et la viticulture en est à l’avant-garde. “Le travail de la filière viticole a su ouvrir les yeux des différents acteurs sur le retard de notre département en matière d’irrigation, mais aussi sur les besoins de toutes les filières sur l’ensemble du territoire”, salue Sylvain Audemard, vice-président de la Chambre départementale d’agriculture.
“Au niveau national, la viticulture a travaillé pendant quatre ans avec Montpellier Supagro et l’Inrae, dans le cadre du projet prospectif Laccave. Les différentes régions viticoles ont nourri la réflexion, en faisant remonter plus de 2 800 contributions du terrain. Cela nous a permis d’identifier une quarantaine d’actions prioritaires à mener dans sept domaines différents, pour nous adapter au changement climatique, mais aussi pour l’atténuer. C’est toute une filière qui se prend en main et qu’il faut accompagner”, défend également Éric Paul, président du Syndicat des vignerons du Var et élu de la Chambre d’agriculture. “Face au changement climatique, l’utilisation de l’eau à des fins agricoles ne sert pas à produire plus, mais à préserver le végétal. Nous sommes aujourd’hui en mesure de déclencher l’irrigation quand il le faut, pour apporter à la plante le strict nécessaire. Et la filière est prête à participer et à contribuer au déploiement du réseau hydraulique”, poursuit-il.
“Les besoins de la viticulture sont incontestables pour la régularité et la qualité de nos vins”, appuie Sébastien Perrin, secrétaire général de la Chambre départementale d’agriculture. Avant d’ajouter : “La diversification des productions est aussi un enjeu essentiel, pour répondre à la demande citoyenne des consommateurs et des collectivités en produits locaux de qualité. C’est aussi comme ça qu’on protège les terres agricoles, qu’on remet des friches en culture. Et pour ça, il faut de l’eau. C’est important de dire que nous utilisons l’eau pour rendre service à la population, avec le souci permanent de gérer durablement la ressource”.
C’est dans cet esprit que la Chambre d’agriculture du Var et la Société du canal de Provence, qui partagent la même présidente en la personne de la vigneronne et conseillère régionale Fabienne Joly, ont signé une convention-cadre de partenariat, qui vient formaliser et renforcer les liens entre les deux structures. Celle-ci s’inscrit dans le cadre du contrat d’objectifs de la concession régionale du Canal de Provence pour la période 2022-2027. Elle vise à développer les synergies, en favorisant la mutualisation des expertises et en valorisant les complémentarités, au service de la profession agricole et des territoires. Dans ce but, la convention doit se traduire par un ensemble de mesures telles que la définition d’expérimentations et de sites pilotes, la mise en place d’actions croisées de formation et de communication, l’échange de bonnes pratiques...
Pour les deux partenaires, il s’agit ainsi d’accompagner le déploiement du réseau par le développement de services et pratiques agronomiques associés à une irrigation de précision, dont l’évolution passe par la recherche, l’expérimentation, la diffusion des connaissances et la mise en œuvre de nouveaux outils, comme ceux de l’agriculture connectée.
“Cette convention-cadre de partenariat, c’est aussi un point de départ qui permettra de s’assurer que les projets partent sur les bons rails et répondent à la demande des territoires pour les différents usages”, précise Benoit Moreau, directeur du développement de la Société du canal de Provence.
Des projets qui se construisent nécessairement avec les collectivités. Déjà, les intercommunalités de la Provence Verte, de Provence Verdon et de Cœur du Var ont formalisé leur engagement, politique et financier, pour sécuriser l’alimentation en eau de leur territoire. “L’agriculture est une force économique importante pour nos territoires. Et, au delà de la sécurisation des productions, il y a des usages multiples. Tout le monde sera gagnant grâce à des équipements structurants qui permettront de partager l’eau intelligemment”, apprécie Éric Audibert, viticulteur et élu de la Provence Verte.
Gabrielle Lantes
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