Var 10/12/2021
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Chambre d'agriculture : pour une présence renforcée auprès des agriculteurs et des territoires

Budget et nouvelle organisation étaient à l’ordre du jour de la session de la Chambre d’agriculture du Var, le 30 novembre à Toulon. La réunion a aussi permis de mettre en lumière plusieurs sujets d’actualité.

Budget initial 2022 et nouvelle organisation de la Chambre d’agriculture étaient à l’ordre du jour de la session de la Chambre d’agriculture du Var, présidée par Fabienne Joly. © G. Lantes

C’est dans un contexte toujours marqué par la crise sanitaire que la Chambre d’agriculture du Var poursuit ses missions d’accompagnement et de développement auprès des agriculteurs et des territoires, afin de répondre à la demande accrue de productions responsables de proximité. “Si cette pandémie n’est pas encore derrière nous, nous voyons tous les jours que l’agriculture a un rôle prépondérant dans notre pays : quand les frontières se ferment, l’alimentation doit être locale et de qualité. Même si certaines filières ont souffert en 2020 lors du 1er confinement sévère, 2021 a vu un fort développement de nos produits, une demande des consommateurs en hausse et une volonté de consommer de plus en plus local“, souligne Fabienne Joly. Pour la présidente de la Chambre d’agriculture, “l’agriculture varoise a montré sa capacité à s’adapter“ à de multiples enjeux sociétaux et environnementaux. La société doit toutefois avoir conscience des règles et des contraintes auxquelles sont soumises les entreprises agricoles. “On ne peut pas demander à la profession tout et son contraire : produire sans eau, produire sans bruit, produire sans odeur, produire sans traitement, en laissant saccager nos cultures par les sangliers, et nos troupeaux par le loup. C’est impossible“, défend Fabienne Joly.

D’autant que les agriculteurs du Var ont encore eu à faire face, en 2021, à une succession d’aléas climatiques, du mémorable gel d’avril à l’incendie meurtrier du mois d’août dans les Maures, en passant par la grêle et la sécheresse. Sans oublier la problématique des inondations, qui reste prégnante sur le département. “Pour toutes ces catastrophes, nos équipes sont en première ligne. Nous avons, avec nos partenaires, une cellule de crise qui ne ferme jamais. (…) Notre implication pour toutes ces missions de crise représente entre trois et quatre équivalents temps plein à l’année. Les effectifs de la DDTM fondent comme neige au soleil, et la Chambre d’agriculture doit répondre à ces missions d’urgence, qui ne sont pas financées“, explique Fabienne Joly.

Nouvelle organisation et budget rationnalisés

Néanmoins, l’institution consulaire poursuit ses nombreuses actions sur la défense du foncier ; l’installation et la formation des agriculteurs ; l’accompagnement de groupes de progrès, de nouvelles pratiques et de nouvelles filières ; la promotion des produits ; l’expérimentation ; et le développement de projets, tels que celui d’un abattoir de proximité ou la mise en place des Projets alimentaires territoriaux... sans compter bientôt le conseil stratégique.

Pour répondre à l’ensemble de ces missions, la Chambre a fait le choix de mettre en place une nouvelle organisation interne autour d’un pôle ‘Territoires’, qui regroupe les services dédiés au foncier, à l’aménagement, à l’installation et la transmission, à la promotion et aux circuits courts ; et d’un pôle ‘Technique et économique’, pour les services viticulture, arboriculture et maraîchage, élevage, horticulture, élevage, emploi et formation, et agronomie et environnement. “Il était notamment important de créer un véritable service ‘Environnement’, aujourd’hui séparé de la viticulture“, note Sébastien Perrin, secrétaire général de la Chambre.

À la suite du départ de son directeur général, en mai dernier, la Chambre a par ailleurs mis en place une direction en binôme, assurée par son directeur adjoint, François Drouzy, et Fanny Alibert, sous-directrice. “Un fonctionnement temporaire“ indique Fabienne Joly. “Nous avons demandé un audit de fonctionnement au niveau régional, pour réfléchir à avoir, peut-être à terme, une direction mutualisée pour le Var et les Alpes-Maritimes, et une direction adjointe qui sera au plus près du terrain“, précise la présidente.

C’est dans le même état d’esprit qu’a été présenté le budget initial de l’année à venir. Après un résultat déficitaire annoncé de près de 800 000 € pour 2021, 2022 doit marquer un retour à l’équilibre. “On prévoit un résultat à -26 350 euros en 2022, sur un budget de 5,051 millions d’euros. On tient le cap de nos objectifs. On travaille désormais sur une gestion plus réaliste, une gestion du quotidien. Les syndicats représentatifs de l’agriculture varoise étant invités à participer aux réunions du bureau, nous avons décidé – en toute transparence – de faire des budgets rectificatifs au fur et à mesure de nos réalisations, pour coller au plus près de la réalité“, présente le secrétaire général.

Au volet des charges, stabilisation de la masse salariale et maîtrise drastique des dépenses de fonctionnement sont de rigueur. L’objectif est que la masse salariale représente 52 % du budget et 48 % des charges de fonctionnement. “Notre atout, c’est la matière grise, les compétences des salariés. Et c’est là-dessus que l’on veut investir“, souligne Sébastien Perrin.

Répondant aux inquiétudes du président de la Coordination rurale du Var quant aux perspectives de mutualisation, Fabienne Joly se veut rassurante. “La mission de la Chambre est au cœur du territoire. Mais il faut prendre de la hauteur. Sur les programmes régionaux, on peut avoir une vision globale et optimiser les choses“, assure-t-elle.

Les calamités en question

Au sein de l’assemblée, d’autres craintes relatives à l’actualité ont également été exprimées. Notamment sur la réforme à venir du système des calamités agricoles. “Cela nous inquiète beaucoup de voir disparaître une partie de ce qui est pris en compte par les calamités au profit de l’assurance privée, avec l’assurance récolte en particulier, alors que face aux aléas à répétition, les assurances ne veulent plus forcément nous assurer“, intervient Sylvain Apostolo, pour la Confédération paysanne du Var. Le co-porte-parole du syndicat interpelle par ailleurs les services de l’État sur la difficulté à appliquer l’obligation de claustration contre la grippe aviaire.

Sur les calamités agricoles, “on avance sur la logique assurantielle. Il nous appartient de nous organiser pour que la charge soit le plus équitablement répartie, et que les agriculteurs sinistrés puissent être indemnisés rapidement“, répond le préfet du département, Evence Richard. Ancien préfet des Landes, il exprime ensuite avec fermeté la nécessité de se protéger du risque de grippe aviaire. “Quand le problème passe de la faune sauvage à l’élevage, ça devient très compliqué. Alors, je sais que c’est contraignant, et nous faisons en sorte que ces contraintes soient proportionnées aux types d’élevage, mais il faut se protéger“, insiste le représentant de l’État.

La question de la gestion de la réserve naturelle de la plaine des Maures, remise en lumière par le terrible incendie de l’été, a aussi nourri les échanges. Sur le sujet, Fabienne Joly et son équipe plaident en faveur de la concertation et de la co-gestion, afin de favoriser les activités et pare-feux agricoles. La Chambre d’agriculture partage sur ce dossier “la volonté du Conseil régional et de son président, Renaud Muselier, de créer un 10e Parc naturel régional“. “Dans le Var, agriculture, économie et écologie, ça ne fait qu’un. Il ne faut pas les opposer. Tout le monde doit pouvoir trouver sa place dans cette réserve naturelle des Maures, et l’agriculture doit y être reconnue et entendue“, défend ainsi François de Canson, vice-président de la Région et maire de La Londe-les-Maures. “Des inspecteurs généraux sont au travail, et un plan de gestion est à rebâtir à partir des constats qui résultent de l’incendie du mois d’août sur la réserve naturelle“, informe le préfet. “La volonté est de rebâtir ce nouveau plan de gestion dans la plus grande concertation, de sorte qu’agriculteurs, associations environnementalistes et élus soient mieux associés à sa construction et sa mise en œuvre“, poursuit Evence Richard. Et s’il n’exclut pas la possibilité pour un éventuel futur parc régional de porter la réserve, les deux structures devront trouver le moyen de coexister. “Il est important d’arriver à clarifier tout ça, pour arriver à une gouvernance collective et avancer tous ensemble“, défend Sylvain Audemard, président de la FDSEA 83 et vice-président de la Chambre d’agriculture.

Sur cet épineux dossier, comme sur la problématique du foncier ou de l’eau, la Chambre d’agriculture reste pleinement mobilisée. “Avec mes nouvelles fonctions à la Région et à la présidence de la Société du canal de Provence, je suis pleine d’espoir pour notre agriculture varoise. Grâce à l’irrigation, l’innovation, la recherche, l’expérimentation et à la persévérance de notre profession, je crois en un développement harmonieux et vertueux de nos activités. Nous sommes au cœur des enjeux de demain en matière d’économie, d’environnement et de social. Et toute l’équipe de la Chambre d’agriculture, élus et salariés, est actrice de cette mutation“, conclut Fabienne Joly. 

Gabrielle Lantes

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