Christophe Pennequin, directeur de la société Racine, et son équipe, aux côtés de Yann Pinneau, propriétaire du Château de l’Escarelle, et de Nicolas Roux, chef de culture du domaine, lors de la présentation. © G. Lantes
Voilà plusieurs années déjà, sur l’impulsion de Yann Pinneau, propriétaire du domaine viticole depuis 2014, que l’équipe du Château de l’Escarelle s’est engagée sur la voie de la transition environnementale. Entamée avec l’arrêt des désherbants, la démarche s‘est, dans un premier temps, traduite avec la certification Haute valeur environnementale avant le passage en agriculture biologique. Les couverts végétaux en inter-rangs ont commencé à être mis en place il y a cinq ans, avec l’accompagnement de la société Racine, filiale du groupe Perret et fournisseur conseil du domaine.
De multiples intérêts
“On a d’abord laissé un enherbement naturel, mais on s’est vite aperçu que certaines mauvaises herbes prenaient le dessus. Alors on est passé à un enherbement semé”, présente Nicolas Roux, chef de culture du Château de l’Escarelle. Aujourd’hui, la pratique est déployée sur la quasi-totalité des 106 hectares de parcellaire, essentiellement en enherbement temporaire. “On travaille différentes associations de légumineuses, graminées et crucifères, en fonction des parcelles et des objectifs. Le choix des espèces se fait notamment par rapport à leur capacité à fixer l’azote de l’air pour le restituer au sol, l’apport de biomasse et la diversité des systèmes racinaires. Les mélanges évoluent avec le temps. Chaque année, on affine, on améliore”, explique Cédric Moniquet, technicien conseil chez Racine, qui suit le domaine. “Et puis, il ne faut pas négliger l’aspect esthétique qui a aussi son importance en termes d’image pour les domaines, comme pour l’ensemble de la filière”, ajoute-t-il.
C’est toutefois évidemment l’intérêt agronomique qui prime. Les couverts viennent améliorer la structure et la vie du sol, en apportant de la biomasse, en limitant l’érosion et la compaction, en stockant du carbone, en augmentant l’activité biologique, et en améliorant la biodiversité au vignoble. “Un des problèmes majeurs que l’on rencontre, ce sont les zones de compaction liées au passage répété du tracteur. Avec l’enherbement, on limite le travail du sol, donc le nombre de passages des engins, et le travail racinaire du couvert permet d’avoir un effet décompactant. Cela améliore la capacité de prospection plus en profondeur du système racinaire de la vigne, en même temps que le drainage de l’eau. Le couvert protège aussi le sol du réchauffement. Tout cela permet d’avoir une meilleure résilience face au changement climatique, notamment face à la sécheresse, en augmentant la réserve utile en eau des sols”, souligne Claire Scappini, responsable technique chez Racine Sap.
Retour d’expérience positif
Pour Nicolas Roux, la pratique porte aujourd’hui ses fruits. “Il faut deux à trois ans pour observer les résultats, mais on voit au niveau de la végétation que la vigne se porte bien. Elle est plus poussante, on n’a plus de problèmes de carences comme on pouvait en avoir par le passé. On voit aussi moins de phénomène d’eau stagnante, et moins de stress hydrique”.
Pour le chef de culture de l’Escarelle, une des clés du succès est la qualité du semis. à la mise en place des enherbements, le domaine a choisi de s’équiper d’une herse rotative avec semoir, pour réaliser les semis. Une implantation précoce, dès septembre, après vendange, est privilégiée. “L’idée est d’avoir un développement de biomasse le plus important possible, d’autant que l’on intègre dans les mélanges beaucoup de légumineuses qui aiment les sols chauds et les jours longs. La qualité de semis, c’est 50 % de la réussite. Donc il est important de semer au bon moment et de choisir des variétés faciles à semer, surtout lorsqu’on débute”, précise Cédric Moniquet.
Les couverts sont détruits avant l’été. Après différents tests, le Château de l’Escarelle a opté pour la destruction par roulage, qui laisse un confortable paillage au sol, et a fait, cette année, l’acquisition d’un rouleau. “Les techniques évoluent. Avant, on enfouissait, aujourd’hui, on va préférer rouler ou broyer le couvert, et le laisser au sol pour le protéger de rayonnement. Le paillage apporte aussi, bien sûr, de la biomasse et limite la repousse des adventices”, explique Cédric Moniquet.
Essai sous le rang
Pour Nicolas Roux, en plus du bénéfice agronomique et environnemental, l’enherbement permet de gagner en confort de travail et de faire des économies d’énergie. “La portance du sol est améliorée, on entre plus facilement dans les parcelles après la pluie et puis, comme on travaille moins le sol, on passe moins de temps sur le tracteur et on consomme moins de gasoil”, apprécie-t-il. Si la démarche est progressive, le but du domaine est, à terme, “d’avoir du vert partout et de ne plus travailler le sol”. Dans cette perspective, l’équipe de l’Escarelle réalise cette année avec Racine un essai d’enherbement sous le rang.
Pour Christophe Pennequin, directeur de Racine Sap, le travail mené sur le domaine de La Celle illustre la dynamique dans laquelle s’engage le négoce agricole. “C’est notre boulot d’accompagner les agriculteurs au quotidien, en s’inscrivant dans une démarche vertueuse, qui améliore la qualité des produits en même temps que le revenu des producteurs, et qui respecte l’environnement”, défend-il.
Gabrielle Lantes
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