Var 21/09/2018
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De l’art de maîtriser l’état sanitaire

Cette année, la récolte sera à piloter en fonction, non pas du degré potentiel, mais de trois paramètres essentiels : préservation de l’acidité, contrôle de l'état sanitaire des parcelles, et dégustation des baies (sensation de fruité dans les pulpes à des degrés plus bas qu'habituellement).

Botrytis sur grenache.

Les vendanges débutent en plein cette semaine, avec une maturité en sucres en retard d’une dizaine de jours et plus, par rapport à 2017 ; un millésime qui était particulièrement précoce. Les orages du mois d’août ont maintenu le confort hydrique à l’approche des vendanges. “Nous observons de grosses baies, mais un état sanitaire qui se dégrade par endroit et des phénomènes de dilution dans les résultats analytiques”, indique l’ICV Provence.Sur le référentiel maturité de l’ICV, les prélèvements ont commencé le 6 août sur le secteur précoce (Cuers), et le 20 août sur le secteur tardif (communes autour de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume). “Le millésime 2018 restera dans les mémoires comme parti-culièrement humide. 2018 figure dans le top 3 des années les plus pluvieuses depuis 1988”, indique l’ICV. Ainsi, on observe pratiquement pas de symptômes de stress hydrique (sauf sur sols très superficiels et sur vignes jeunes et chargées). Les surfaces foliaires sont importantes et le feuillage actif, signe d’un bon potentiel de maturation. En revanche, cette année, la pression mildiou a été extrêmement délicate à gérer ; avec des précipitations sur les mois d’avril, mai et juin, bien au-dessus des normales de saison (jusqu’à 300 %). Le mois d’août a été marqué par les orages : le 9 et le 13 août sont tombés entre 60 et plus de 200 mm d’eau, selon les secteurs, entre Luberon Sud et Provence.Des rendements hétérogènes, difficiles à prédireAujourd’hui, il est très difficile de faire des pronostics sur les rendements : de nombreuses parcelles sont atteintes par le mildiou et la plupart des exploitations sont touchées. “Selon les parcelles, nous évaluons des dégâts allant de quelques taches éparses sur le feuillage (taches actives depuis la reprise des orages) à une perte de production pouvant aller jusqu’à 100 %.” Le grenache est le cépage qui présente le plus d’hétérogénéité. Ces pertes sont en relation avec les pratiques du viticulteur et avec la topographie de la parcelle (les bas fonds et les sols profonds sont toujours les plus atteints).Par rapport à 2017, dès le premier contrôle de maturité, l’ICV a constaté un net recul sur le degré potentiel : - 1,6 % vol. en secteur précoce à - 3,6 % vol. sur les secteurs tardifs, mais en une semaine, le chargement en sucres a été rapide (+ 1,1 à 1,6 % vol) et les baies ont continué à grossir à un bon rythme (+ 4 à 11 %). Probablement en lien avec l’état hydrique du vignoble, les baies sont plus grosses de 5 à 25 % par rapport à 2017, à degrés potentiels équivalents. “Mais le poids des grains plus important cette année ne compensera pas la perte liée au mildiou sur grappes.” Avec les orages, des pellicules ont commencé à se déchirer notamment sur syrah, des "plaies" favorables au développement du botrytis... Les rolles (grosses baies), les cépages blancs précoces (chargés en sucre) et les syrahs (pellicule fine) sont les cépages les plus atteints par le développement de foyers de pourriture grise (Botrytis cinerea) et de pourriture acide (bactéries acétiques). “En plus de la fragilisation physique des baies par la grêle ou le mildiou, les acidités plus faibles à degré équivalent sont un facteur aggravant pour le développement du botrytis.”A degrés potentiels équivalents, les acidités totales et les niveaux d’acide malique sont plus bas qu’en 2017 ; le potassium, présentant des niveaux légèrement supérieurs aux années précédentes, a probablement joué un rôle dans la chute de l’acidité totale par précipitation avec l’acide tartrique. “L’épisode caniculaire du mois de juillet explique en grande partie la dégradation rapide de l’acide malique”, poursuit l’ICV. Les niveaux d’azote assimilables sont très satisfaisants, traduisant la bonne assimilation de l’azote par la vigne au cours de ce printemps pluvieux.Quant au potentiel phénolique, il est pour l’instant de moyen à élevé, avec des accumulations d’anthocyanes qui se déroulent normalement sur les rouges.Dosage du cuivre : à réaliser sur les premiers moûtsAu vu de la pression mildiou particulièrement forte cette année, des applications de cuivre ont pu être réalisées en nombres et tardivement. “C’est pourquoi, il sera intéressant de doser le cuivre sur les premiers moûts en cave, afin de ne pas compromettre les processus de vinification. Nous savons qu'il suffit de plus de 1 mg/l de cuivre dans les moûts pour diminuer le potentiel thiols !”, conclut l’ICV.

Source : ICV Provence

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