Nouvelles attaques de loup à Bormes, mais aussi sur l’exploitation d’Anaïs Féménia, au Cannet-des-Maures, le 19 février dernier.
Si l’alerte est donnée depuis de nombreuses années par les éleveurs, le regard porté sur le loup par la société civile reste encore plutôt favorable à l’espèce. Mais le 14 février dernier, loin de conter fleurette à sa douce, un animal a été retrouvé dans un camping de Bormes-les-Mimosas en début de matinée. Face au comportement agressif de l'animal, Thierry Morlot – responsable technique du camping ‘Camp du domaine’ – a pris la fuite, se réfugiant dans son véhicule, non sans avoir appelé la gendarmerie. Dépêchée sur place, une patrouille du groupement départemental de la gendarmerie nationale a retrouvé l’animal et, face à l’agressivité confirmée du canidé, a effectué deux premiers tirs, sans pour autant le toucher. Le loup s'est alors dirigé à proximité d’un lotissement vers le centre-ville, près de ‘La Favière’. C'est là que, vers
10 h, deux nouveaux tirs ont été déclenchés touchant mortellement la bête. Ces tirs ont été décidés “pour protéger la population”, a annoncé Philippe Crippa, adjoint à la sécurité de Bormes, à l’issue de l’opération. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a été immédiatement informé. “Si le loup avait attaqué, on aurait reproché aux services de l’État leur inaction”, a-t-il poursuivi, en réaction aux nombreux commentaires générés par cette affaire.
À quand de “vraies mesures” ?
“C’est dramatique, le loup ne se cantonne plus sur les sommets”, note pour sa part Sylvain Audemard, secrétaire général FDSEA du Var, s’interrogeant : “Que faut-il attendre de plus pour que les pouvoirs publics prennent des vraies mesures ?” En France, le cap des 12?000?brebis égorgées annuellement a été fran- chi. “Pour notre seule région, c’est l’équivalent d’un troupeau complet qui disparait tous les mois sous les crocs du loup”, poursuit Sylvain Audemard. Dès cette attaque, la FDSEA 83 a réagi, réclamant la venue du préfet coordinateur du plan ‘loup’, vendredi 8 mars, lors du comité départemental, à Toulon.
Cela fait une vingtaine d’années désormais que la profession agricole dénonce la prolifération du loup. “La surprotection de cette espèce est incom- patible avec l’activité humaine. Le loup doit avoir peur de l’homme. Il faut développer des mesures plus radicales pour inverser la tendance, afin qu’il retourne dans son habitat naturel. Car le plan ‘loup’, censé gérer et réguler l’espèce, n’est pas assez efficace”, poursuit Sylvain Audemard. “Le préfet nous a promis, d’une part, une augmentation du nombre de lieutenants de louveterie, d’autre part, plus de latitude donnée aux agriculteurs sur les tirs : aujourd’hui, l’animal est protégé par la convention de Berne, mais, au vu des comptages, il ne devrait plus être considéré comme une espèce en voie de disparition. Le prochain Copil, début mars, permettra de faire un bilan. Dans tous les cas, il faut que les choses bougent, agir rapidement et efficacement pour réguler les populations et ne pas laisser s’installer des meutes. On sait que le loup est présent dans le Haut Var, et sa présence est désormais avérée sur la frange littorale. Il faut maîtriser l’augmentation exponentielle du nombre d’individus avant qu’il n’y ait un drame !”, alerte le représentant de la FDSEA.
Et l’histoire ne s’arrête pas là, puisque le 19 février, on apprenait qu’une nouvelle attaque sur 15 brebis était survenue au Cannet-des-Maures, dans le centre Var, sur l’exploitation d’Anaïs Féménia, une jeune éleveuse de 23 ans. Son troupeau compte 840 bêtes, en brebis viande. “L’exploitation est en pleine réserve naturelle, où l’on ne peut pas avoir de patous puisque les randonneurs sont là”. Et deux autres attaques étaient constatées : à Bormes, une nouvelle fois, et Ramatuelle. “Le bilan de cette attaque est de 27 brebis tuées et plusieurs blessées, qui ne peuvent pas être soignées, car la salive du loup est anti-cicatrisante ; les bêtes sont donc condamnées à une future euthanasie. Le reste du troupeau a subi un stress énorme qui va causer des avortements et des stérilités”, détaille Sylvain Audemard. “Au vu des blessures sur les brebis restantes, et après constatation de l’ONCFS, il s’agit d’une attaque de meute, et non pas de loup isolé”, déplorait Sylvain Audemard. “Cela modifie tout le système pastoral de notre région, car il s’agit là de zones périurbaines et de réserves naturelles, avec des habitants et des randonneurs, donc incompatibles avec les patous.”
Céline Zambujo
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