Début avril, la Chambre d’agriculture du Var organisait une réunion d’information mildiou à La Crau. L’occasion de déguster le fruit des travaux réalisé dans le département sur les cépages résistants.
Maladie cryptogamique due à l’agent pathogène Plasmopara viticola, de la classe des oomycètes, le mildiou de la vigne se développe au printemps, en fonction du stade de développement végétatif, de l’eau et de la température. Si les conditions sont favorables, il peut causer des dégâts sur feuille, comme sur grappe.
Quelques rappels fondamentaux
Après la chute des feuilles contaminées à l’automne, le mildiou se conserve au sol pendant l’hiver, sous forme d’oospores très résistants. Au printemps, après maturation, ces œufs vont pouvoir germer dans l’eau, à partir d’une température moyenne de 11°C. Ils libèrent alors des zoospores qui, sous l’effet de l’impact de l’eau au sol, vont se disperser sur la vigne et causer l’apparition de foyers primaires, sur les faces supérieure et inférieure des feuilles. “Le mildiou, qui a besoin d’eau, d’azote et de sucre, va se nourrir des ressources de la vigne. Les pluies et rosées, même faibles, et les hygrométries importantes vont ensuite favoriser le développement de contaminations secondaires”, explique Gisèle Ventre, conseillère viticole de la Chambre d’agriculture du Var. La durée entre la contamination et l’apparition des fructifications blan-ches caractéristiques du champignon, estimée entre 6 et 14 jours, varie en fonction des températures. Le phénomène s’accélére sous des températures élevées.
La maladie s’attaque aux organes herbacés, de préférence jeunes feuilles et inflorescences riches en eau, azote et sucres. Sur feuille, il cause d’abord des taches huileuses, qui jaunissent et se nécrosent sur la face supérieure. Un duvet blanc apparaît sur la face inférieure. En fin de saison, il évolue en faciès “mosaïque”, c’est-à-dire de multiples petites taches limitées par les nervures. Le mildiou altère ainsi la photosynthèse, engendrant un impact négatif sur le développement de la vigne et du raisin. Sur grappe, de l’apparition des inflorescences à la nouaison, les symptômes peuvent s’exprimer sous forme de faciès dit “en crosse”, en raison du phénomène de déformation de la rafle, sous forme de rot gris sur les boutons floraux et jeunes baies, ou rot brun après nouaison.
Prévision du risque et mesures prophylactiques
En dehors des conditions météo et du stade phénologique de la plante, les sols à réchauffement rapide, les parcelles de bas fond, la présence de mouillères, la vigueur de la vigne, l’apport excessif de fertilisation, l’entassement de végétation, l’enherbement non maîtrisé favorisant l’humidité, le retard dans les relevages et les rameaux trainant au sol sont autant de facteurs favorables au développement de la maladie. Certains cépages, comme grenache ou merlot, sont aussi plus sensibles. Plusieurs mesures prophylactiques peuvent être ainsi mises en place : éviter d’avoir de l’eau libre au sol, et favoriser sa perméabilité (éviter les flaques, drainage si nécessaire, enherbement maîtrisé) ; contrôler la vigueur de la vigne en adaptant la fertilisation ; améliorer l’aération de la végétation pour diminuer l’humidité (ébourgeonnage précoce, relevage des fils) ; supprimer régulièrement les pousses basses ou trainantes ; ou encore limiter le travail du sol en période de contamination primaire pour réduire le risque de projection des spores sur la végétation. En cas d’intervention, positionnement du premier traitement, qualité de la pulvérisation et cadence des traitements sont essentiels. L’observation régulière du vignoble, à partir des premières feuilles étalées, et le suivi de la météo sont fondamentaux pour déclencher les interventions. Afin d’anticiper le risque, les professionnels ont accès gratuitement, via la Chambre d’agriculture aux bulletins phytosanitaires (Bulletin de santé du végétal (BSV) et mag viti œno) de prévision du risque.
Après l’exceptionnelle pression de l’année dernière et l’arrivée des pluies de printemps, la vigilance est de mise chez les viticulteurs. Début mai, les premiers foyers primaires ont été découverts sur les communes de La Crau et Gassin.
Gabrielle Lantes
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